Présentation > Axes du colloque

Quatre axes de développement et d’analyse sont proposés.

 

Axe 1 : Désigner, classer, ordonnancer les nouvelles problématiques éducatives

La fragmentation des difficultés à laquelle l’école doit faire face alimente parfois l’idée d’une crise permanente de l’institution scolaire, perçue comme affaiblie et difficilement capable de faire vivre un projet démocratique égalitaire et équitable. L’hétérogénéité des élèves et leur proximité plus ou moins forte avec le jeu scolaire, favorisent le développement de nouvelles formes de prise en charge qui débordent les cadres de l’école traditionnelle. Souvent affiliés à certaines catégories d’élèves, un certain nombre d’objets spécifiques sont ainsi désignés et traités comme des problèmes sociaux qui perturbent le monde scolaire. Quels objets peuvent être appréhendés comme des nouvelles problématiques éducatives et comment comprendre leur émergence ? Quelle relation peut-on établir entre ces problématiques et les systèmes éducatifs dans lesquels elles s’insèrent ? Quels liens avec la désignation de « publics spécifiques » ? L’inscription de ces différents éléments doit permettre d’interroger les modalités de construction sociale des objets considérés, leur inscription historicisée dans les débats en éducation, leur place dans les formes de recomposition des espaces scolaires et éducatifs.

 

 Axe 2 : Les politiques de lutte et/ou de prévention autour des nouvelles problématiques éducatives

On s'interrogera sur la définition, les caractéristiques et les effets mesurés des politiques de prise en charge des nouvelles problématiques éducatives. Leurs formes varient selon les systèmes éducatifs et les échelons d’intervention privilégiés. La mise en place de politiques nationales, de programmes parfois déployés à l’échelle internationale, de dispositifs locaux, traduit l’engagement des acteurs dans la résolution de ces difficultés. Quels sont les espaces et les échelons mobilisés ? Sous quelles formes se déclinent ces politiques ou ces formes d’interventions ? Par exemple, on s’intéressera aux recherches qui interrogent ces problématiques au travers des nouvelles formes de l'éducation prioritaire et compensatoire, du développement de dispositifs éducatifs en lien avec l'école ou des formes spécifiques d'encadrement des élèves, ou encore aux effets de programmes d’intervention dans les espaces scolaires et éducatifs. 

 

Axe 3 : Modes d’évaluations et de jugement des dispositifs scolaires

Les classements, palmarès et indicateurs chiffrés, dont la diffusion régulière et massive se développe avec la démocratisation scolaire, contribue à hiérarchiser les élèves, les établissements et à mesurer les performances éducatives entre pays. Elle est également largement mobilisée pour interroger l’efficacité et l’impact des formes de prises en charge des nouvelles problématiques éducatives. Cet axe s’intéresse non seulement à ces évaluations dites “objectives”, aux usages d’enquêtes statistiques comme celles sur le climat scolaire, mais aussi aux dynamiques d’évaluation et de jugement alternatifs à ceux des grandes enquêtes nationales et internationales. Il s’agit des jugements que portent sur l’école les acteurs scolaires et éducatifs, familles et élèves. L’évaluation est alors comprise au sens large d’une pratique qui consiste à «  apprécier le train des conduites, sous les regards réciproques, et avec ses propres raisons d’agir », et est inhérente en ce sens à l’action humaine (Cottereau, 2012 ; Lamont, 2012). On s’intéressera aux instruments d’évaluation, aux usages concrets de l’évaluation chiffrées et aux effets de ces instruments d’évaluation sur les pratiques. Dans cet axe est également attendue une réflexion sur la méthodologie mise en oeuvre pour saisir ces évaluations en acte.

 

Axe 4 : Agir dans l’école et dans les territoires  

On cherchera à comprendre quelles sont les évolutions notables et les transformations des formes de prise en charge éducative et scolaire. En particulier, quelle attention est portée aux spécificités locales et aux effets sur les pratiques et les professionnalités ? On pourra interroger la division du travail éducatif dans la prise en charge de ces problématiques, les évolutions ou continuités de la forme scolaire autour de ces questions. Quels sont les effets de la ségrégation sociale, sexuée et spatiale à l’intérieur des établissements scolaires, en particulier en ce qui concerne les parcours des élèves ? Comment les élèves et les familles perçoivent-ils cette spatialisation des problèmes sociaux et quelles sont les conséquences des logiques de concurrence entre (micro-)espaces scolaires ? Qui sont les acteurs mobilisés et à partir de quelles légitimités organisent-ils leurs actions ? Quelles formes de prises en charge favorisent-ils et selon quels registres d’intervention ? Cet axe permettra d’interroger la construction des marges, des formes d’innovations et d’expérimentation engagées autour de ces nouvelles problématiques éducatives. De quelle nature sont les dispositifs de co-éducation à l’égard des familles et comment travaillent-ils les formes de coopérations entre professionnels et parents ? Quelle place pour les “alliances éducatives” (Gilles, Potvin et Tièche Christinat (éds), 2012) entre les différents acteurs mobilisés et selon quelles modalités ? On interrogera également les modalités de recomposition des espaces scolaires et éducatifs, lisibles dans la promotion de nouvelles formes de co-éducation et dans le développement de logiques d’externalisation par l’école de la prise en charge de ces nouvelles problématiques éducatives.

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